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486 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��M. Népoty a écrit une pièce ingénieuse et soignée, ^ qui ne fait fi d'aucune ficelle, bien faite jusqu'à l'artifice, mais qui fugitivement, à certains détours, rencontre une sorte de poésie. Je veux tâcher de définir la déception qu'elle nous a causée.

La pièce débute avec fraîcheur. Jardin fleuri où causent et s'amusent des jeunes gens, des jeunes filles, des enfants. On explique, le plus brièvement possible, la situation de famille la plus compliquée. M. Villaret qui avait, d'un premier mariage, un grand fils et une fille, a épousé M™® veuve Burdan, qui possédait également un grand fils et un autre garçon. Du nou- veau ménage est née une fillette. Nous apprenons que des deux grands fils symétriques, l'un est fiancé tandis que l'autre va revenir des colonies où il s'est exilé volontairement, par dépit contre le second mariage de sa mère. Sous la ferme direction de M. Villaret, une sorte de nouvelle famille s'est formée de tous ces éléments disparates. Les enfants, conscients de leurs origines diverses, suppléent comme ils peuvent au lien du sang. Le potache, Geo Burdan et la petite Fanine Villaret sont portés l'un vers l'autre par un premier éveil de tendresse et de passion, tremblant amour auquel nous devons les meilleurs passages de la pièce. Ils se taquinent, se boudent, s'embrassent. Le cadet attend le retour de l'aîné avec une anxiété où se mêlent la curiosité, l'impatience, l'espoir. Tout cela est agréable et sain. Allons-nous enfin voir à la scène ces sentiments, ces passions de jeunesse, qui donnent à tant de vies leur orienta- tion définitive et auxquels la littérature dramatique s'attarde si peu ? On s'achoppe, il est vrai, dès le premier acte, à des habi- letés de mauvais augure, à quelques tirades qui sonnent faux, à un excès d'arrangement, à des mots d'enfants qui semblent cueillis dans des journaux amusants. Mais si vif est l'espoir de

1 Les Petits, au Théâtre Antoine.

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