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LA LITTÉRATURE 453

dernières œuvres de M. Viélé-Griffin, ^apho et BelUrophon, et vous verrez combien la forme théâtrale l'a mieux eervi que l'autre. Comparez de même avec le Poète et sa femme les Géor- giques Chrétiennes : la trouvaille métrique du Poète, et, dans un tableau d'idylle, l'emploi si heureux d'une forme que Chénier avait créée comme la corde inverse de la lyre, est l'invention d'un maître. Au contraire l'emploi à contre-sens, du distique, me gâte les Géorgiques : je veux pour mon pain une corbeille, non des brins d'osier.

Il semble ainsi que le vers rythmique de Vielé-Griffin, le mètre plus ou moins détendu de Régnier et de Jammes, trouve son élément propre dans une forme poétique que l'on ne peut concevoir autrement que parlée. Et le contraste est curieux avec les poètes de la génération parnassienne qui (sauf Leconte de Lisle) ne portèrent leur vers au théâtre que pour l'y galvauder et fausser l'oreille du public. Pourquoi donc alors le théâtre du symbolisme demeure-t-il si grêle \ Timidité dans l'emploi d'un instrument nouveau, timidité devant la vie, à laquelle il ne suffit pas de mettre une majuscule, rétraction du poète sur lui, persistance à se contempler et à se dire, hésitation à engager la poésie dans les rets des ficelles dramatiques usuelles, que sais-je? Je ne compte pas les obstacles matériels : quand on est gros d'un chef-d'œuvre dramatique, on l'écrit sans se demander s'il sera joué. Il est même curieux que les romantiques n'aient fait de bon théâtre que lorsqu'ils n'étaient pas préoccupés par la scène, les acteurs et le lustre ; ce fut le cas de Musset, et celui de Victor Hugo, qui n'a écrit de parfait dans cet ordre que le$ Deux Trouvailles de Gallus. Cela d'ailleurs, c'est le passé du vers nouveau, ce n'est pas tout son avenir. Le théâtre lui appar- tient ; qu'il s'y fasse sa place.

Je ne m'arrêterai pas à ce que dit M. Barre des deux autres réformes, syntaxique et lexicographique. Il montre qu'elles ont échoué, et cela est évident. Mais par qui donc ont-elles été sérieusement tentées l La syntaxe de Mallarmé est un jeu tout

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