372 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
MARA. — Violaine, veux-tu voir cela ? Dis ! sais-tu ce que c'est qu'une âme qui se damne
De sa propre volonté pour le temps éternel ?
Sais-tu ce qu'il y a dans le cœur quand on blasphème pour de bon ?
J'ai un diable, pendant que je courais, qui me chantait une petite chanson.
Veux-tu entendre ces choses qu'il m'a apprises ?
VIOLAINE. — Ne dis pas ces choses affreuses !
MARA. — Rends-moi donc mon enfant que je t'ai donné !
VIOLAINE. — Tu ne m'as donné qu'un cadavre.
MARA. — Et toi, rends-le moi vivant !
VIOLAINE. — Mara ! qu'oses-tu dire .?
MARA. — Je n'accepte pas que mon enfant soit mort.
VIOLAINE. — Est-ce qu'il est en mon pou- voir de ressusciter les morts ?
MARA. — Je ne sais, je n'ai que toi à qui je puisse avoir recours.
VIOLAINE. — Est-ce qu'il est en mon pou- voir de ressusciter les morts comme Dieu }
MARA. — A quoi est-ce que tu sers alors ?
VIOLAINE. — A souffrir et à supplier !
MARA. — Mais à quoi est-ce qu'il sert de
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