l'annonce faite a marie 369
VIOLAINE. — Parle, chère sœur. Aie con- fiance ! Dis tout !
MARA. — Violaine, je suis une infortunée, et ma douleur est plus grande que la tienne 1
VIOLAINE. — Plus grande, sœur .?
(MARA avec un grand cri ouvrant son manteau et levant au bout de ses bras le cadavre d^un petit enfant)
Regarde ! prends-le !
VIOLAINE. — Qu'est-ce que c'est .?
MARA. — Regarde, je te dis ! prends-le ! Prends-le, je te le donne.
(Elle lui met le cadavre dans les bras)
VIOLAINE. — Ah ! je sens un petit corps raide ! une pauvre petite figure glacée !
MARA. — Ha ! ha ! Violaine ! Mon enfant ! ma petite fille !
C'est sa petite figure si douce ! c'est son pauvre petit corps !
VIOLAINE, a voix basse. — Morte, Mara ?
MARA. — Prends-la, je te la donne !
VIOLAINE. — Paix, Mara !
MARA. — Ils voulaient me l'arracher, mais moi, je ne me la suis pas laissé prendre ! et je me suis sauvée avec elle.
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