l'annonce faite a marie 353
L'APPRENTI. — C'est maître Pierre de Craon qui m'a envoyé chercher du sable.
LE MAIRE. — Quoi ! c'est à cela qu'il s'occupe en ce moment ?
L'APPRENTL — Il dit que le temps est court.
LE MAIRE. — Mais à quoi mieux l'employer qu'à faire cette route, comme nous autres .?
L'APPRENTI. — Il dit que son métier n'est pas de faire des routes pour le Roi, mais une demeure pour Dieu.
LE MAIRE. — A quoi sert Rheims, si le Roi n'y peut aller ^
L'APPRENTI. — A quoi la route, s'il n'y a pas
d'église au bout ?
LE MAIRE. — Ce n'est pas un bon Français.
L'APPRENTI. — Il dit qu'il ne sait rien que son métier. Celui qui parle politique chez nous, on lui noircit le nez avec le cul de la poêle.
LE MAIRE. — Il n'a pu même venir à bout de sa Justice depuis dix ans qu'on y travaille.
L'APPRENTI. — Si fait! toute la pierre est finie et la charpente est posée ; il n'y a plus que la flèche qui n'a pas encore fini de pousser.
LE MAIRE. — On n'y travaille guère.
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