Page:NRF 7.djvu/265

Cette page n’a pas encore été corrigée

L ANNONCE FAITE A MARIE 2§^

La fleur est courte, mais la joie qu'elle a donnée une minute

N'est pas de ces choses qui ont commencement ou fin.

Ne suis-je pas assez belle ? Manquc-t-il quelque chose ? ah ! je vois tes yeux, mon bien-aimé ! est-ce qu'il y a rien en toi qui en ce moment ne m'aime et qui doute de moi ?

Est-ce que mon âme n'est pas assez ? prends-la et je suis encore ici et aspire-la jusques aux racines qui est à toi !

Il sufl[it d'un moment pour mourir, et la mort même l'un dans l'autre

Ne nous anéantira pas plus que l'amour, et est- ce qu'il y a besoin de vivre quand on est mort ?

Que veux-tu faire de moi davantage ? fuis, éloigne-toi ! Pourquoi veux-tu m'épouser ? pour- quoi veux-tu

Prendre pour toi ce qui est à Dieu seul ?

La main de Dieu est sur moi et tu ne peux me défendre !

O Jacques ! nous ne serons pas mari et femme en ce monde !

JACQUES HURY. — Violaine, quelles sont ces paroles étranges, si tendres, si amères ? par quels sentiers insidieux et funestes me conduisez- vous ?

Je crois que vous voulez m'éprouver et vous jouer de moi qui suis un homme simple et rude.

�� �