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DANIEL DE FOE 189

devenue une année heureuse. A chaque décembre, ils fêtaient, ainsi qu'il est d'usage, les temps nou- veaux. Merry Christmas ! Joyeux NoCl ! Cela était délicieux. Mais, n'est-ce pas, quand on est de Fofi, on ne peut pas vivre cette vie-là toujours ; les choses, même les meilleures, n'ont qu'un temps. Il n'était pas né, de Foë, l'ange qui devait assurer une paix durable à ton cœur. Harley chancela à son tour comme avaient chancelé John et Sarah Marlborough. La grosse Anne, qui avait la versa- tilité des liqueurs, abandonna le maître nouveau ainsi qu'elle avait abandonné les anciens. Au lieu que ce fût Sarah qui fût portée et fouettée à New- gate, ce fut toi comme toujours, Daniel, que saisi- rent les policemen.

En 17 13, tu revis la même prison que tu avais vue déjà en 1704, le même cachot, les mêmes faces glabres et patibulaires apparaissant avec la même régularité triste à travers le guichet. Et, cette fois, il ne viendrait pas le gentilhomme délicieux, le gentleman charmant ! Il ne passerait pas le seuil glacé de la geôle où tu expiais tes pamphlets nouveaux. Aussi, pourquoi, dans le Consolidateur^ " manuscrit tombé de la lune ", avoir, en parlant de pays chimériques, fait allusion à l'état présent du royaume } Pourquoi — puisque cela était subversif! — avoir narré l'histoire sur- prenante de " Dickory Cronke, fils d'un chaudron- nier du comté de Cornwall qui, muet de naissance

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