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DANIEL DE FOE I 57

poussée forte ; tous battaient des mains, tous voulaient voir. Il n'y eut qu'un seul, un long cri de triomphe : " Hip ! Hip ! Hurrah ! " Un instant même, en vous haussant un peu sur le bout des pieds, vous vîtes, tels que dans une apparition de pourpre, d'azur et d'or, les lord-maire et aldcrmen portant les clefs de ville en un plateau et, tout inclinés, les offrant à Marie et à Guillaume.

Mais à vous, Suzanne, à vous, que vous faisaient les hallebardiers, baronnets, écuyers, princes, évêques ? Que vous importait la lordship . Et ces juges en perruques à marteau, ces députés des Communes, ces docteurs d'Oxford et Cambridge en bonnets carrés, et le roi et la reine eux-mêmes, qu'étaient-ils pour vous, Suzanne, à côté de Daniel de Foë .?

Avidement, mettant toute votre âme dans votre regard, vous fouilliez dans ces cent mille visages ! Et c'était le grave, tendre et franc visage de Daniel que vous vous efforciez de découvrir dans la cohue de ces hommes enivrés de joie et de triomphe.

Sur les pas mêmes du couple royal, parurent, assemblés suivant les villes, les régiments des volontaires. Vous reconnûtes ceux de Douvres, de Deptford, de Gravesend, de Weymouth, de Green- wich, de Windsor. Tous, au pas, opulents, tran- quilles et chamarrés, avançaient sous le claquement des bannières, dans un grand froissement d'armes

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