Page:NRF 7.djvu/140

Cette page n’a pas encore été corrigée

134 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

fanfares, sociétés, bref citoyens qui grouillent, mangeurs d^ oublies, vide-litrons, tombeurs de quilles, couples rêveurs ou groupes chantants des familles, noce folle eutourant /' " engueuleur " de grenouille,

au soleil de rété, sous Pazur monotone, et sous des oriflammes et au son d^un trombone, gens valseurs, chaloupeurs, trinqueurs et bam- bochant, que Pon cultive ici le dimanche, enfin gens

dont bougent les visages plus nombreux que les feuilles des noisetiers partout roses des mains qui cueillent. Chasseurs de papillons et chercheurs de giroles se disputent les uns Pair, les autres le sol,

mais gaze verte au bout des bâtons sous V ombrage, mais vastes panamas en huttes de sauvages, le cèdent en couleur aux soleils des fanfares dressant leurs instruments tout le long d^un rempart...

O ces tirs crépitants ! o ces vagues boum-boum ! ces souples oriflammes dansant comme des clowns ! O culture des sons confus du brouhaha et de tous ces confus mouvements que voila !

Le coteau vaporeux sent le saucisson d Arles. Encens républicain ! Mille bouches qui parlent ! Tiens, le haut de la Tour, maintenant, s^émoustille ? Cest qu^il vient d^y pousser une pension de filles.

��Dans la revue S. 7. M. du 15 Novembre, M. Vincent d'Indy raconte l'accueil aiFable que lui fit Liszt à Weimar en 1873. — Liszt avait douze élèves pianistes, les "douze apôtres ", qu'il réunissait une fois par semaine, et auxquels il faisait exécuter une œuvre désignée à l'avance :

" Malgré la bonté naturelle qui faisait le grand charme de l'homme, quelle foudroyante sévérité pour ceux des élèves qui n'avaient pas compris l'œuvre à interpréter, se contentant de jouer " avec les doigts et non avec le cœur ! " Un regard

�� �