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NOTES 131

degrés et de manière différente, que des acteurs. L'homme ne vient pas au théâtre pour consentir librement et par fiction à une illusion, il y doit venir pour entrer et vivre tout entier, un temps, dans une vérité nouvelle. Ainsi, nn poème de Mallarmé est construit pour solliciter l'activité créatrice du lecteur et se développer par elle...

" Du théâtre où manquent musique et ballet, il est une forme qu'il (Mallarmé) avoue et caresse, celle du théâtre à un personnage. Non monologue lyrique, mais théâtre véritable, où ne serait mis en lumière qu'un individu, les autres figures tenant un rôle de comparses et de symboles. Il juge (\v^HamUt est une œuvre de cet ordre. Dans Hamlet il a vu une représen- tation du poète qui ne saurait réaliser son rêve, ordre de l'Ombre mystérieuse, il a aimé la représentation de lui-même. Et c'est pourquoi, sans doute, il reproche à la Comédie Fran- çaise d'avoir joué les autres personnages de même que s'ils existaient, au lieu qu'ils eussent dû, en s'ef&çant, apparaître en fonction du seul Hamlet, et simplement meubles ou parties du décor...

" La tragédie classique même, pense-t-il, ne tendait-elle pas vers cet idéal " de produire en un milieu nul ou à peu près les grandes poses humaines, et comme notre plastique morale, statuaire égale à l'interne opération par exemple de Descartes, et si le tréteau significatif d'alors avec l'unité de f>ersonnage, n'en profite, joignant les planches et la philosophie, il faut accuser le goût notoirement érudit d'une époque retenue d'in- venter, malgré sa nature prête, dissertatrice et neutre, à vivifier le type abstrait. " (Divûgatims.) De sorte que les trois unités ne seraient que trois marches vers un piédestal vide, vers une quatrième unité demeurée tout idéale, celle de personnage. "

��La nouvelle série de la Ret'tu Indépendante semble ne vouloir

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