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Cette seconde série dépasse peut-être encore la première par l’ampleur du récit et le bonheur des trouvailles poétiques.

J'entendis un matin, au milieu de l'hiver,
Le bruit que fait l'insecte en août sous les couverts.

C était la noce et les thèmes stridents du fifre,
Que le ménétrier note à note déchiffre.

L'air à présent semblait balbutier des mots,
Ou copier la cigale au cœur des noirs ormeaux.

Jamais la fiancée n'avait été si belle ;
Son voile éblouissait comme une pluie de grêle.

Elle donnait le bras au maître et s'avançait :
Telle une barque en fête arbore des bouquets.

Le fiancé suivait. La joie sur sa figure
Brillait comme une fleur à la neuve verdure.

La montagne dressait, ainsi que fait la mer,
Des flots bleus aux sommets de neige recouverts.

Des enfants qui semblaient former un groupe d'anges
Faisaient rouler devant l’église des oranges.

Frères des papillons se posèrent leurs yeux
Sur un si beau cortège. Ils laissèrent leur jeu.

Ces ruches en rumeur, les cloches catholiques,
Aux cigales du fifre envoyaient la réplique.