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NOTES 109

��CHARBONS SUR LE MUR, par Lmis Landron. — LE PÈRE BILLON DANS SA FERME, par E. Dagen. (Bernard Graiiet).

Comparer est une habitude de la critique. Il semble que l'on ne puisse juger un livre en soi. Comparer le livre d'un débutant à l'œuvre d'un écrivain mûr est une manie. On accable le "jeune" qui n'en peut mais, pour exalter, souvent outre- mesure, le " maître ", qui n'en est plus à un éloge près, et dont on oublie qu'il fut, lui aussi, un jeune et commença par imiter. Pourtant, parce que ces deux livres font penser, le premier surtout et invinciblement, à Jules Renard, l'un aux Histoires naturelles^ l'autre aux Philippe^ je ferai comme tout le monde, et j'essaierai de comparer. Entendons-nous bien. Je ne parle ni d'imitation ni de copie. Il se peut que ni M. Landron ni M. Dagen n'aient jamais lu une ligne de Juies Renard. J'en serais d'ailleurs étonné, mais cela se peut. Rien de commun entre M. Landron et Jules Renard pour le tour d'esprit. On ne trouve point, dans Charbons sur le mur, de ces grandes images d'un lyrisme mélancolique comme : Dans la campagne muette, les peupliers se dressent comme des doigts en rair et désignent la lune ; ni de ces comparaisons auxquelles leur ironie spéciale donne encore une valeur poétique : Dans vue moitié de futaille Lenoir et Legris, les pattes au chaud sous lafourrurey mangent comme des vaches. Ils ne font qi^un seul repas, qui dure toute la journée ; ni de ces savoureuses déformations comme : Le geai passe la revue des arbres dans un costume officiel. Non. Il y a même, chez M. Landron, nombre de phrases toutes faites de clichés, comme celle-ci :

— Au moment où la lumière prend ainsi congé d^elle, la nature se pare de toutes ses grâces et déploie son charme ensorceleur, comme autant d'invites à revenir. Par une habile coquetterie le regret se dissimule sous la séduction d'un sourire.

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