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��NOTES

��AU SALON DE LA NATIONALE. — Un sculpteur :

M. Bourdelle ; un peintre : M. Zuloaga.

Nous ne disons pas que ce choix soit juste, que, dans l'en- semble, le présent Salon de la Nationale soit inférieur aux précédents, ni que les envois de ces deux artistes nous aient paru seuls dignes d'attention. Nous jugeons fastidieuse l'énumé- ration des œuvres, vains les satisfecit plus ou moins louangeurs qu'en pareille occasion les critiques des grandes feuilles ont coutume de délivrer aux exposants. Lente est l'évolution de l'art et plus lente l'évolution de l'art des salons officiels : chacun d'eux ne nous apporte qu'un nombre limité de sur- prises. Au Salon de la Nationale, nous avons été particulière- ment frappés cette année par l'envoi de M. Bourdelle à la sculpture, par ceux de M. Zuloaga à la peinture, et nous voulons dire pourquoi.

Tous ceux, et je les crois nombreux, qui reconnaissent à l'art de Bourdelle, une force certaine, une originale vertu, ne l'admirent point cependant d'un consentement unanime. On sait ce qu'il doit à Rodin, on sait ce qu'il doit à Carpeaux. Comme ses deux principaux maîtres il a le goût du mouve- ment, il a l'amour de la couleur. Il aura poussé plus loin qu'eux la superstition de " l'accident ", criblant d'accents, de creux et de bosselures les formes, rompant sans cesse la ligne pure des corps, au profit d'un chatoiement dispersé, d'un concert de vibrations lumineuses qui nuisent souvent à l'unité architecturale de ses ouvrages. Or il arrive que, modelant sa Pénélope, dominé par le style et la gravité du sujet, impres-

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