Page:NRF 7.djvu/1075

Cette page n’a pas encore été corrigée

LES POEMES 1069

Le soir a pénétré dans la salle. O Septembre Laisse l ombre envahir la langueur de la chambre. N^ allume pas : viens près de moi, donne ta main. Le soir qui va mourir parfume le chemin. Tout s^ apaise. Nul bruit autour de nous. V automne Nous enlise dans la lumière monotone.

Dans les Jardins de Mytilène de M. Ernest Lourdekt {la Belle Edition) je ne trouve guère à cueillir que des intentions, des rimes et des inversions hasardeuses :

Bois ce vin mélangé de roses Bois dans l'éphémère cristal: Tu verras les jours moins moroses Bof's, puise à ce ruisseau vital.

Le beau fruit au baiser se prête Sous la caresse de la main Et du coq plus rouge est la crête En saluant ce jour humain.

Mais je voudrais dire l'exquise qualité d'art et d'émotion qui marque les nouveaux poèmes de M. Pierre Nothomb : Notre-Dame du Matin {l'Occident). Là encore je pense à Van Lerberghe, à Elskamp. L'immatérialité de l'un, la naïveté savoureuse de l'autre, se rencontrent et s'emmêlent dans une œuvre chrétienne, subtile sans effort, subtile à force de simpli- cité et de pureté. Je ne me retiens pas d'en citer une longue pièce :

Il y eut d'abord des archanges Presque invisibles et sans flammes. Qui dissipèrent Us nuages Rien qu'au souffle exquis de teur âme :

�� �