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JULIETTE LA JOLIE IO3I

Regarder la feuille à l'envers ? dit-il avec un gros rire. C'étaient bien eux, en effet. Il n'y eut pas à s'y tromper, quand on vit Cougny agiter son mouchoir à la portière, et qu'on l'entendit crier d'une voix qui domina le fracas des roues et des vitres qui tremblaient dans les châssis :

— Hé ! la coterie ! On vous emmène ?

A eux quatre, ils ne formaient aujourd'hui qu'une coterie.

Cougny ne se gênait plus devant sa femme : il avait repris peu à peu toutes ses habitudes. L'autre jour encore il avait payé un verre à Mathé.

Nolot, par les Gallois et par sa femme était au courant de tout ce qui passait chez Cougny.

— Ils vont au-devant du cousin de sa femme qui vient passer ses vacances ici, répondit-il.

— Mâtin, dit Belin, déjà en vacances au mois de Juin ? Ça doit être quelqu'un de la haute !

— Un cousin à la mode de Paris, probable ! ricana Rabeux qui parlait peu, mais bien.

Ponceau l'avait dit : la poste n'est pas faite pour les Zoulous ; on peut s'entendre de loin. Cougny lui-même lui avait écrit plusieurs fois pour lui rappeler sa promesse. Ponceau s'était laissé tirer l'oreille, pour finir par accepter. Puis, comme Marcelle ne connaissait pas Avallon, on lui avait écrit d'arriver par là et que l'on irait au-devant de lui.

Belin avait beau appeler Marcelle une " traînée " : lui aussi enviait Cougny. Tous les ouvriers des petites villes se ressemblent : ces femmes-là, ils voudraient les avoir, mais, comme ils n'oseraient pas y toucher, ils se vengent en les appelant de tous les noms.

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