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8l8 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

soit qu'il salue la dépouille funèbre du duc de Wellington, héros national :

" La voix d^un peuple ! Nous sommes un peuple encore

Quoi qu^ ailleurs tous les hommes oublient leurs rêves de noblesse.

Désorganisés par V aveugle appétit des foules :

Grâce a Celui qui a fait de nous une île et a rudement établi

Les Bretons au milieu des mers battues des vents et parmi les averses.

Nous avons une voix et nous pouvons nous en servir pour payer la dette

D^ amour infni, de respect et de regret

A ces grands hommes qui ont combattu et nous ont conservé notre terrée

M. Firmin Roz oppose le lyrisme objectif de Tennyson au lyrisme subjectif de nos romantiques. La parenté frappante qui le rattache à notre Lamartine veut que nous nous placions sur un autre terrain ; elle est dans cette abondance, cette lenteur, cette facilité que l'art pour l'art nous aura désapprises et qu'il semble pourtant que Tennyson sut concilier avec l'art.

H. G.

« *

LA VILLE ENCHANTÉE, de M" Oliphant, traduction Henri Brémond ; préface de Maurice Barrés (Emile Paul).

M. Maurice Barrés transfigure tout ce qu'il touche. A propos d'un roman assez curieux, même assez prenant, il vient d'écrire une belle préface qui charge l'œuvre d'un sens qu'elle n'a, j'en suis sûr, ni si lourd, ni si profond, et sans doute M" Oliphant eût été fort stupéfaite qu'on évoquât à son propos la religion de " la terre et les morts ". Si, dans la ville de Semur les morts s'éveillent, s'ils chassent les vivants de la ville parce qu'ils ne suivent pas la loi des morts, cette loi, honteusement violée, ne prend pas dans le livre toute l'ampleur qu'on lui souhaite. Les morts en veulent aux vivants non point parce qu'ils ont rompu avec toute tradition nationale, parce qu'ils ont fait de Semur

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