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NOTES 809

Je suis paru sans baiser ses lèvres ^ parce que je ne les aurais plus

désirées.

J. S.

��A PROPOS DES REPRÉSENTATIONS DU PJIN AU THÉÂTRE DES ARTS.

Bien que nous n'ayons pas accoutumé de parler ici des ouvrages de nos collaborateurs attitrés, nous ne passerons pas sous silence le favorable accueil que le public et la critique viennent de faire à la tragédie populaire de Henri Ghéon, le Paifiy que représenta le Théâtre des Arts dans des décors har- monieux et sobres de M. Francis Jourdain. Il est manifeste que cette tragédie populaire a été écrite pour le 3™* acte, l'acte lyrique et dramatique du fournil. Nous nous permettrons de citer le résumé précis et chaleureux que donna de ce 3™* acte M. Edmond Sée, au Gil Blas, au lendemain de la première :

" Oui, rien n'est aussi simple que " ce qui se passe " là, dans cette cave, entre cette femme et ce mari, tandis que la foule, de plus en plus affamée, de plus en plus exigeante, gronde au dehors.

" Ecoutez plutôt : D'abord, on apprend que le beau-père de Pierre Franc détient de la farine, de la bienheureuse farine dans une cachette. Il a confié le secret à sa fille, qui le livre à son mari. Oui, il y a de la farine ! Et ils ne mourront pas de faim, eux, du moins, pour peu que Pierre veuille avoir pitié de sa femme, et oublier un peu les autres, pour songer à elle et à lui. Pierre résiste encore, haletant, à bout de forces, à demi vaincu par celle qu'il aime, oubliant tous ceux qu'il voudrait encore aimer, lorsque un, puis dix coups de feu éclatent. C'en est fait. On tue là-haut : " Trop tard, murmure le grand brave homme... J'ai trop perdu de temps ! "

    • Et alors, l'exaltation qui le grisait tombant du coup, le voilà

qui sombre désespérément dans les bras égoïstes de sa femme,

II

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