ment émouvantes et tendres par l’accent. La gravité de ces pages d’une langue ferme et souple ne faisait pas qu’annoncer un poète d’une sensibilité vibrante et sincère ; elle l’exprimait déjà avec beaucoup de grâce. Le présent livre : Variations du cœur pensif apporte donc surtout la révélation, comme la mise en lumière, de tout un beau visage à demi demeuré dans l’ombre et dont nous ne percevions pas encore, à travers l’expression de l’amour maternel, tous les contours.
L’avidité d’apprendre beaucoup pour avoir plus à aimer se manifeste à toutes les pages de la première partie du recueil de Mme Périn :
.... ce qui me demeure indistinct ou secret
Me désespère. Oh ! tout aimer et tout connaître !
Nulle ambition plus noble ; mais, en même temps, nul danger plus grand. Il faut bien, pour un poète anxieux de tant savoir, se garder des banales méditations :
Et ma chair est recueil que mon esprit redoute.
Et surtout — oh ! surtout — il importe de ne pas tant clamer sa douleur :
O Douleur, Je suis une enfant...
Encors-moi, ô douleur...
Ma Douleur c’est toute la terre...
Je n’aime point tant qu’on appelle ainsi la Douleur comme le bûcheron appelait la Mort : sans grand désir de la voir paraître. La grande douleur est plus silencieuse. Où ces variations du cœur, dégagées de leur expression trop pessimiste, deviennent vraiment belles et hautes, c’est quand elles retentissent de tout les bruits, de tous les mouvements de la nature ; c’est quand les yeux du poète " gardiens divins et tendres ", des choses, regardent ingénument le monde. Alors, dans ce cœur ardent, il y a un moment heureux : tous les aspects lui plaisent, tous