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784 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Soyez digne de la flamme qui vous consume ! Et s'il faut être dévoré que ce soit sur un can- délabre d'or comme le Cierge Pascal en plein chœur pour la gloire de toute l'Eglise !

PIERRE DE CRAON. — Tant de faîtes sublimes ! Ne verrai-je jamais celui de ma petite maison dans les arbres ?

Tant de clochers dont l'ombre en tournant écrit l'heure sur toute une ville ! Ne ferai-je jamais le dessin d'un four et de la chambre des enfants ?

VIOLAINE. — Il ne fallait pas que je prisse pour moi seul ce qui est à tous.

PIERRE DE CRAON. — Quand sera la noce, Violaine .

VIOLAINE. — A la Saint-Michel, je suppose, lorsque la moisson est finie.

PIERRE DE CRAON. — Ce jour-là quand les cloches de Monsanvierge se seront tues, prêtez l'oreille et vous m'entendrez bien loin de Rheims répondre.

VIOLAINE. — Qui prend soin de vous là-bas.?

PIERRE DE CRAON. — J'ai toujours vécu comme un ouvrier ; une botte de paille me suffit entre deux pierres, un habit de cuir, un peu de lard sur du pain.

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