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PROLOGUE 7^7

PIERRE DE CRAON. — N'avez-vous pas crainte et horreur du lépreux ?

VIOLAINE. — Dieu est là qui me sait garder.

PIERRE DE CRAON. — Donnez-moi donc la clef.

VIOLAINE. — Laissez-moi faire ! Vous ne connaissez pas la manière de ces vieilles portes.

Eh bien ! me prenez-vous pour une belle de- moiselle

Dont les doigts effilés ne connaissent rien de plus rude que l'éperon du nouveau chevalier, léger comme un os d'oiseau, pour lui en armer le talon.?

Vous allez voir !

(Elle ouvre les deux serrures qui grincent et tire les verrous.) PIERRE DE CRAON. — Cette ferraille est

fort rouillée.

VIOLAINE. — On ne passe plus par cette porte. Mais le chemin par là est plus court.

(Elle approche la barre avec effort.) J'ai ouvert la porte !

PIERRE DE CRAON.— Qui tiendrait contre un tel assaillant ?

Quelle poussière ! le vieux vantail dans toute sa hauteur craque et s'ébranle,

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