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734 ^A NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

peu de chose. C'est parce que tant de vieilles gens traitent cela de bagatelles ou n'y pensent pas du tout que tant de jeunes gens sont si grossiers et si mal élevés. Les parents, avec une parfaite indiffé- rence, leur donnent seulement cette éducation générale de l'école, de l'université et des voyages, sans juger et souvent sans être capables de juger quels progrès ils ont faits sur ces différents théâtres. Ils s'en consolent nonchalamment en répétant que leurs fils seront comme ceux des autres, et c'est ce qui arrive en effet, et non pour leur bien. Ils ne se donnent aucune peine pour corriger les habitudes puériles et niaises de l'école, ni les mauvaises manières de l'université, ni la pétulance frivole et superjficielle, l'unique fruit qu'ils rapportent de leurs voyages. Comme ils ne leur parlent jamais de ces défauts, personne autre ne s'en mêle; de sorte qu'ils les tournent en habitudes sans jamais entendre ni savoir que ce sont des indécences choquantes. Je vous l'ai souvent dit, il n'y a qu'un père qui puisse prendre la liberté de reprendre un jeune homme déjà grand sur ces négligences ou ces défauts de conduite. L'amitié la plus intime, sans le secours de l'autorité paternelle, ne peut autoriser cette liberté. Je puis donc dire en vérité que vous êtes heureux d'avoir en moi un moniteur éclairé, sin- cère et amical. Rien ne m'échappera, j'épierai vos défauts afin de les corriger, avec autant de soin que je tâcherai de découvrir vos qualités afin d'y

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