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CONSEILS A MON FILS 721

J'avoue que je ne puis, dans l'idée que je me forme de l'esprit et du caractère d'un homme, m'empêcher de faire entrer pour quelque chose sa façon de s'habiller, et je crois que la plupart des gens jugent comme moi. Toute affectation dans l'habillement annonce, ce me semble, un défaut dans l'esprit... Que votre mise soit élégante là où l'on s'habille élégamment, soyez simple où les autres le sont, mais veillez en tout cas à ce que vos habits aillent bien et ne jettent pas de ridicule sur votre personne. Une fois habillé pour la jour- née, n'y pensez plus ; n'affectez nulle appréhension de déranger votre mise et que tous vos mouve- ments soient aussi aisés et aussi naturels que si vous étiez dans le plus simple déshabillé.

{Lettre CXLI — 30 décembre 1748).

Comme vous êtes maintenant dans un pays musical où le chant et les instruments à cordes ou à vent font non-seulement le sujet ordinaire des conversations mais accaparent encore toute l'atten- tion, je ne puis m'empêcher de vous mettre en garde contre ces plaisirs, du moins au point où s'y jettent la plupart de vos compatriotes lorsqu'ils voyagent en Italie ; car, bien que la musique figure au nombre des arts libéraux, je la tiens pour fort illibérale. Si vous aimez la musique, écoutez-en ; allez aux opéras, aux concerts, payez des musiciens pour jouer devant vous; mais j'insiste pour que

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