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PROPOSITIONS 651

d'ordinaire s'en tenir à une psychologie de conven- tion qui ne risque point de lui aliéner le lecteur. Bons ou mauvais, et du meilleur au pire, ses person- nages s'échelonnent et, suivant qu'ils sont plus près de l'enfer ou du ciel, ils regardent de bas en haut ou de haut en bas, mais c'est toujours la même hiérarchie.

Dès lors que de prise ils s'offrent les uns aux autres ! Ils se cognent, se chatouillent, s'embrassent ou se meurtrissent tout le long du livre et tout le large de leur surface, et ne connaissent point de plan fuyant par oti échapper au contact.

��L'œu\Te de l'artiste ne m'intéresse pleinement que si, tout à la fois, je la sens en relation directe et sincère avec le monde extérieur, en relation intime et secrète avec son auteur. Flaubert a mis un point d'honneur à ne réaliser que la première de ces deux conditions ; mais son œuvre, malgré qu'il en ait, ne nous touche profondément que par les points où elle lui échappe pour ainsi dire, et raconte plus qu'il ne veut.

��On a beaucoup cité, et l'on a retourné contre moi, le mot que me disait Oscar Wilde : " N'écrivez plus jamais : Je ". — Ce mot on l'a fort mal compris.

Il n'est pas un littérateur dont l'œuvTe soit, à la bien entendre, plus constamment confidentielle que celle de Wilde ; de Dorian Gray au Mari Idéal, des

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