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coup tout ce que j’avais de force en réserve pour la journée, et quand, après, je redescends parmi les autres, ils ont raison de moi facilement. Parfois, quand il y aurait foule, prendre une voiture, aller ; je mangerais tous les jours dans un Duval… Je ne traînerais plus dans les crèmeries… Je l’aurais aussi bien rencontré au Duval ? Non. Là on ne lui aurait pas permis de m’attendre. Les moribonds, on ne les laisse pas entrer. Moribonds ? À présent que je suis à l’abri, dans ma chambre, je vais essayer de réfléchir tranquillement à ce qui m’est arrivé. Il est bon de ne rien laisser dans le vague. Donc j’entrai, et d’abord je vis que quelqu’un occupait la table à laquelle j’ai coutume de m’asseoir. Je saluai dans la direction du comptoir, commandai mon repas et m’assis là auprès. Mais aussitôt, bien qu’il ne bougeât pas, je le sentis. C’est précisément son immobilité que je sentis et que je compris tout d’un coup. Un courant s’établit entre nous, et je connus qu’il était raide de terreur. Je compris que la terreur l’avait paralysé, terreur de quelque chose qui se passait en lui-même. Peut-être que, en lui, un vaisseau se rompait ; peut-être qu’un poison, longtemps redouté, en ce moment précis envahissait le ventricule de son cœur ; peut-être un grand abcès éclatait-il dans son cerveau, comme un soleil qui lui changeait l’aspect du monde. Avec un indicible effort, je me forçai de regarder de son côté : car j’espérais encore