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LORD CHESTERFIELD 547

commença un procès contre Georges II, que Robert Walpole, plus prudent et moins avare que son maître, se hâta d'arrêter par une transaction.

Désormais en hostilité ouverte avec le roi et le ministre, Chesterfield se livra aux douceurs de l'opposition. Pour faire ressortir la grossièreté de Walpole qui n'était qu'un homme d'aflFaires, il se lia avec les hommes de lettres, publia les poèmes de Hammond, écrivit lui-même et donna au " World " des articles exquis sur le monde et la mode. C'est là qu'il publia ses " Conseils aux femmes qui ne sont plus jolies ", allusion trop claire aux favorites du roi ; là qu'il conseillait à im prince allemand grand amateur de revues et d'uniformes, et qui ressemblait singulièrement à Georges II de remplacer son armée par des mannequins de cire qui sont plus décoratifs et plus dociles. Il gagna à cette guerre l'amitié du Prince de Galles qui était hostile à son père comme il est de tradition dans la maison de Hanovre.

Mais il s'occupait aussi à la Chambre des Lords de questions plus importantes ou du moins plus sérieuses. C'était là qu'il pouvait déployer toutes ces qualités de charmeur qu'il avait acquises avec tant de conscience. Ce fut là qu'il prononça en 1737 contre la censure théâtrale un discours que l'on peut considérer avec Lord Mahon comme un modèle de sagacité et de mesure. Lord Mahon rappelle qu'au témoignage d'Horace Walpole qui était un ennemi de Chesterfield et qui avait entendu tous les grands orateurs de son temps : Robert Walpole, Pitt, Puiteney, Wyndham, Carteret, la parole de Lord Ches- terfield était de toutes la plus éloquente.

Il s'en servait pour arriver à ses fins : déloger Walpole

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