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542 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Stanhope et profita si bien qu'il fut en mesure d'avertir son grand oncle du projet de restauration jacobite de 1 7 1 5 et qu'il en prépara l'insuccès.

Il revint en Angleterre, décidé à profiter du courant de la fortune qui portait son parent et lui-même. Pendant que Lord Stanhope, d'abord soutenu, puis combattu par Robert Walpole, affermissait sur le trône la dynastie de Hanovre et travaillait par l'entente avec la France, la Hollande et l'Empereur, à déjouer les coalitions dont le Prétendant était le prétexte et la cause l'ambition impa- tiente du cardinal Albéroni, son petit neveu prenait à la vie publique une part active, sans se priver par ailleurs d'aucun des plaisirs qui étaient de son âge et de sa condi- tion. Lord Stanhope mourut d'un coup de sang à la tribune lors des scandaleuses séances sur la Compagnie de la Mer du Sud, et Robert Walpole lui succéda. Pendant qu'il gouvernait, Georges I" ne se souciait guère que de visiter son Hanovre et de se quereller avec son fils. Bientôt le Prince de Galles et sa femme furent exilés de Saint- James et on leur enleva leurs enfants.

Philippe Stanhope fut plus anti-royaliste que le Prince de Galles lui-même : en 1725 Georges V ayant rétabli l'ordre du Bain, lui offrit le ruban rouge. Non content de le refuser, il conseillait aux autres d'en faire autant et écrivit une ballade sur sir William Morgan qui l'avait accepté. Le roi l'apprit et Stanhope perdit ses charges à la cour. Heureusement pour lui les deux pères moururent : le sien d'abord, le faisant Comte de Chesterfield, puis celui de son maître. Mais les amis du Prince de Galles le sont rarement du roi d'Angleterre. Georges II n'avait pas d'esprit, Walpole était jaloux. Lord Chesterfield

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