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482 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

le visiteur entre dans le jardin, devant une si entière splendeur, pas un instant il n'imagine qu'il eilt pu voir autre chose.

��Tout ce que nous venons de dire s'appliquerait assez exac- tement aux deux versions de La Ville. Mais les différences sont ici beaucoup plus considérables. Le premier drame n'est pas supprimé par le second ; on peut le lire après le second avec mille surprises ; il contient des morceaux que rien ne peut faire oublier et qui s'attachent irréparablement à notre mémoire. J. R.

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SIMPLES NOTES POUR UN PROGRAMME D'UNION ET D'ACTION, par Jules Lagneau.

Il est bienfaisant de relire ces fragments, où se formulent avec une discrète fermeté les règles d'une éthique à la fois prudente et rigoureuse. On y avance comme en une sorte de terre sainte, où l'on est étonné de ne plus rien entendre du tapage de la vie quotidienne. On n'est pas habitué au langage d'une si calme raison et l'on est surpris de se voir imposer d'aussi strictes règles de vie au nom de principes aussi simples, aussi tranquillement dépourvus de sanctions et d'appuis exté- rieurs. Point de paradoxes qui séduisent l'imagination, point d'éclats, point de nouveautés. Jules Lagneau pensait qu'on peut obtenir de l'homme abnégation et vertu sans qu'il soit nécessaire de l'étourdir de promesses, ni de surfaire l'impor- tance de la tâche à remplir en y attachant trop de gloire. Il refuse de faire appel à l'ambition et à l'orgueil j il dédaigne les mobiles passionnels pour ne s'adresser qu'aux sentiments de mesure, d'ordre, de décence. Il ne parle ni d'escalader les cieux, ni de créer le bonheur universel ; ses prétentions sont d'apparence modeste ; elles semblent prendre mesure sur les natures les moins fortes, les moins exceptionnelles, et pourtant elles conduisent jusqu'à la sainteté.

Jules Lagneau n'avait pas l'ambition de formuler des règles

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