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ADDIS-ABEBA a^q

dîne à l'intérieur de ma tente : le vent feit claquer la toile, le grand mât qui la soutient oscille à chaque rafale. J'entends le bruit de voix des hommes, le grésillement de la graisse qu'ils font fondre, le bruit des mulets qui mâchent. — Un instant, ensuite, je me promène dans l'obscurité. On n'y voit goutte. A chaque pas, je butte aux pierres, m'accroche aux épines. Les flammes des feux éclairent le toit rond de ma tente balancée : le maître- nagadi a planté la sienne un peu plus bas, à côté du tas que forment mes caisses. Une lueur, de temps en temps, suscite dans l'ombre un visage qui mange, le canon d'un fusil, un bras élevant la petite carafe en forme de ballon qui sert de verre aux Abyssins. — Admirable ciel noir par là-dessus, tout clignotant, tout vacillant d'étoiles. Une grosse planète luit, immobile et sévère, parmi tous ces feux agiles...

{à suivre) AndrI Ruyters.

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