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jeunes gens sans autorité. Même l’argument qu’il était vieux (70 ans) et n’occuperait pas longtemps la place, ne prévalut pas.

D’ailleurs, physiquement, il baissait vite. L’énergie et la volonté diminuaient ; une série de bronchites l’affaiblit beaucoup. Il allait encore, chaque matin, lire les journaux aux salon de l’ " Angel Hôtel." Bientôt il ira en robe de chambre, trop las pour s’habiller. En 1894 M. J. S. Sargent fit son portrait.

Il n’avait pas renoncé à la poésie. On a trouvé dans ses papiers des cahiers bourrés de notes, de fragments de strophes, de vers isolés. Certainement si une nouvelle période de santé et d’énergie était venue, il nous aurait donné ce grand poëme " sur la vie conjugale de la Sainte Vierge et de Saint Joseph " qu’il méditait, toutes ces années ; et, avec lui, on ne peut pas imaginer ce que c’aurait été.

Une de ses promenades nocturnes lui fut fatale. En novembre 1896, une pneumonie l’emporta en quatre jours. Il mourut le 26 novembre, à quatre heures dix du soir, après avoir reçu, du P. O’Connell, le Saint Viatique. Le i" décembre, revêtu de sa robe de tertiaire de St. François, il fut enterré dans la partie catholique du cimetière de Lymington. La cloche de l’église anglicane sonnait, et le recteur protestant, debout au seuil de son église, salua la dépouille mortelle du poëte catholique.

Alors que cette étude était presque achevée, j’eus la bonne fortune de rencontrer M. Edmund Gosse, et naturellement nous parlâmes de Coventry Patmore.