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et des symboles les plus élevés de la religion. Mais cependant chacune de ces odes est essentiellement — dans l’expression et dans le sentiment — humaine; et quelques- unes, comme U Axalie^ sont uniquement humaines. L’intention de louer Dieu et la Sainte Vierge, dont il avait reçu tant de grâces, est visible dans VEros ; mais ce n’est pas de la théologie pure et simple. Plutôt, c’est de la doctrine apprise avec amour, et qui guide l’enthousiasme, comme une grande clarté. Rien d’artificiel ; rien de préparé. Tout esprit religieux, même s’il s’ignore, se trouve chez lui dans ces poëmes, et dans un air qu’il peut respirer. Sans doute, il lut le De Partu Virginis de Sanazzaro et les œuvres de S* Thomas d’Aquin ; mais ce fut surtout en vue d’éclairer ses propres sentiments, de " connaître " Dieu, comme le catéchisme nous le commande, et non pas pour introduire toute cette science, plus ou moins bien assimilée, dans des poëmes prémédités. The Unknown Eros est le fruit de la vie religieuse de Patmore, et non pas la somme de ses lectures.

Et c’est pour cela que la nature s’exprime si bien dans cette oeuvre. Elle n’a jamais mieux été critiquée que par Emily-Honoria, la fille aînée de notre poëte, qui, en 1873, à vingt ans, était entrée, sous le nom de Sœur Marie Christine, au couvent du Saint Enfant Jésus, à S* Leonards. ’ Dans une lettre à son père, écrite du couvent, elle dit : " Je pense que les Odes ressemblent beaucoup à l’Ecriture Sainte par levu" simplicité, si grande que n’importe qui peut s’imaginer qu’il les comprend, et si profonde que bien peu en réalité les comprennent.

’ Aujourd’hui Hastings et S’ Leonards ne forment qu’une seule ville (65000 hab.)