Page:NRF 6.djvu/305

Cette page n’a pas encore été corrigée

COVENTRY PATMORE. POEMES 299

le moment de fleurir. Sans langage aucun de la voix, le bulbe enseveli est sensible au signe de l'année et salue l'été lointain de sa pique qui perce. Le noir genêt çà et là se change, de pur caprice, or soudain, en toison Jasonienne. Dans une crevasse d'écorce tu ne peux manquer de voir, si tu y regardes bien, la spectrale chrysalide qui a bougé quand on la touche dans son rêve. Et le rouge-gorge le soir chante le temps des amours, comme s'il était venu. Mais plus délicieux encore qu'aucun rêve ou chant du printemps et de l'été sont les sourires parfois de l'hiver qui prennent source comme d'une ineffable enfance, son regard languissant, jamais fixé, si peu au fait, si dépouillé de surprise, sur l'adversité élémentale et ses rigueurs incomprises, — et son soupir, et sa larme solennelle qui s'accroît, et ce regard d'exil du fond d'un grand repos, la sphère de l'éther par le seul éther émue, ou s'il est rien de plus tranquille encore.

�� �