294 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
une épigramme, quelquefois un centaine de vers). Echan- tillons :
Ils marchent sans danger dans les plus sombres voies
Ceux dont la jeunesse reçoit la lumière d'en haut, Où, à travers les brumes d'argent des sens,
La lune voilée de l'amour nuptial se lève. Qui est l'heureux mari ? Celui
Qui, examinant sa vie de garçon. Remercie Dieu, d'une conscience libre.
Qu'elle ait été fidèle à sa future femme.
et encore :
Un poëte désœuvré, çà et là,
Regarde autour de lui; mais pour tous les autres hommes Le monde, insondablement beau.
Est plus fade qu'une sotte plaisanterie. L'amour éveille les hommes, chacun une fois dans sa vie ;
Ils lèvent leurs lourdes paupières, et regardent ; Et ce qu'une seule douce page leur peut apprendre,
Ils le lisent avec joie, et referment le livre. Et quelques-uns rendent grâces, et d'autres blasphèment.
Et la plupart oublient; mais de toutes façons, Cela, et le rêve, passé inaperçu, de l'Enfant,
Est la seule clarté de tout leur jour.
Presque tous les lecteurs de " The Angel in the House " préfèrent les Préludes au récit, cette histoire si simple, d'un jeune homme de bonne famille qui devient amoureux d'une des filles du vicaire, la cour- tise et enfin l'épouse — sans incidents. La forme de ce récit est en effet, très différente de tout ce que le
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