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Pré-Raphaëlites : W. Rossetti, D. G. Rossetti, Holman Hunt, Millais et Woolner. Ceux-ci avaient cru reconnaître, dans le petit volume de " Poems " publié en 1844, une application et une illustration de leurs principes esthétiques. " Ils me réclamèrent comme le représentant, en poésie, de leurs principes ", écrit Patmore ; et ils lui firent donner, pour les premiers numéros de leur revue, " The Germ ", deux courts poèmes, et un " Essay on Macbeth ", œuvre de l’extrême jeunesse de Patmore.

La " Prae-Raphaelite Brotherhood " venait de naître ; Patmore, âgé alors (1850) de vingt-sept ans, était, de deux années, le doyen du groupe. Ces jeunes gens, avec la raison ingénue de la vingtième année, allèrent tout droit à cette poésie, et traitèrent, avec une humilité parfaite, le poëte inconnu, en maître. D. G. Rossetti et Woolner lui soumettent leurs poésies manuscrites, Millais prend un poëme de Patmore comme sujet d’un de ses tableaux. Lui, leur fait connaître les contes de Poe, les abouche avec Ruskin qui bientôt devient leur porte-parole et leur champion dans la presse; il introduit un nouveau membre dans la Confrérie : William Allingham ; il leur parle, enfin, d’un grand poëme qu’il va entreprendre, et dont le sujet sera: le Mariage. De 1849 ^ I^SS» ^^s Prae- Raphaëlites et Patmore furent intimement liés, comme " The Prae-Raphaelite Letters and Diaries " en font foi.^ Mais Patmore se défendit toujours d’avoir appartenu à la P. R. B. — Il ne tenait qu’à lui de devenir " le poëte Pré-Raphaëlite ", et de lier sa fortune à celle de la nouvelle école, qui finit par acquérir une gloire vraiment officielle...

• C’est en 1852 que Millais fait le portrait d’Emily Patmore.