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COVENTRY PATMORE 279

soins ; lui parlant comme à un homme ; lui lisant ses passages favoris dans les auteurs qu'il admirait le plus ; satisfaisant tous ses caprices.

Il est facile d'imaginer ce que fut l'enfance, et l'adoles- cense, de Coventry Patmore : la maison de Londres, ^ et la maison des champs, à Highwood Hill, près de Hen- don ; la vie large, qui sans doute eût paru extravagante à des gens de la même classe que le grand'père de Coven- try et plus riches que les Patmore ; les noms les plus illustres de l'époque, prononcés à table, comme des noms d'amis intimes ; les beaux livres mis à la disposition de l'enfant : Dante, Chaucer, Spencer, Shakespeare, Milton ; les fréquentes sorties après le dîner : P. G. Patmore, le beau dandy, emmenant son fils aîné au théâtre où l'attend son fauteuil réservé de critique dramatique : les saluts du contrôle, et, pendant l'entr'acte, la visite au foyer des artistes. Toute sa vie, Coventry parla de Macready, de Kean et de Rachel.

P. G. Patmore suivait le développement de l'intelli- gence de son fils, et se contentait de l'aider et de le ser- vir. Il y eut une période de mathématiques, suivie d'une période de peinture, vers quinze ans : on exposa, et on obtint une récompense de la Societ}' of Arts. A seize ans (1839) Coventry fut envoyé en France pour se pefection- ner dans la langue. Il fut placé au Collège de St. Ger- main-en-Laye ; mais son père tint à ce qu'il vécût dans la famille du principal et ne prît que des leçons particu- lières, en sorte qu'il ne se mêla guère aux autres élèves. .11 passait ses dimanches chez Mme Catherine Gore ^,

^ Southampton street, Fitzroy square.

  • Catherine Grâce Frances Moody, épousa Charles Gorc en 1823.

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