264 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
même, nos savants, oubliant la similitude fondamentale du vieux gaulois avec les langues anciennes congénères, et ne considérant que les vieux monuments français, y ont reconnu assez de latin pour soutenir que le latin avait tué le gaulois, qu'il n'en restait plus trace, et que le français n'était qu'un bâtard du latin coupé d'allemand..,.
... L'étude comparée du latin et du français a établi certai- nes règles de formation du français par voie latine, mais on a exagéré la portée des résultats définitifs de cette étude, en éliminant du français, pour les attribuer soit au latin, soit à l'allemand, presque toutes les étymologies celtiques. On a oublié, dans cette occasion, la parenté primitive du gaulois avec le latin et le grec, même avec l'allemand et le slave....
... En philologie il n'est presque pas un mot français qu'on ne ramène de gré ou de force au latin ; la plus fugitive analo- gie y suffit. Quand le latin résiste, on s'adresse à l'allemand, au grec, à l'hébreu. Les racines du français sont partout excepté en France. Les Gaulois étaient muets. Ce sont les Romains, puis les Allemands qui leur ont appris à parler,.. "
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��H. G. Wells, dans le Temps des 18 et 19 juin, traite de l'objet et du développement du roman contemporain en Angleterre. C'est une vigoureuse étude où l'auteur revendique, pour le roman moderne, un programme et des droits nouveaux :
" Le roman entraîne des conséquences morales presque inéluctables. Il vous laisse des impressions non seulement sur les choses, mais sur les actes. Ces conséquences peuvent être insignifiantes, ces impressions creuses, mais les unes et les autres sont généralement inévitables. Même quand le roman- cier s'efforce ou affecte d'être impartial, il ne peut empêcher ses personnages de donner des exemples ni éviter de mettre des idées dans la tête de son lecteur. Plus son habileté est grande, plus sa peinture est vigoureuse, plus s'affirme son pouvoir de suggestion. Il lui est d'ailleurs également impossi- ble de ne pas révéler ses préférences pour tel ou tel de ses
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