262 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
��De l'Enquête menée par la Renaissance Contemporaine snv la situation des jeunes écrivains contemporains (" Est-il plus ou moins facile qu'autrefois à un jeune écrivain de se faire con- naître ? " demandait le questionnaire) nous retiendrons en guise de conclusion cette sage et belle réponse de Louis Nazzi :
" Se faire connaître ?... Se faire connaître, ce n'est pas le plus difficile !... Le tout, c'est de gagner à être connu !...
Naturellement il y a des talents ignorés, dans ce monde des lettres, où les médiocrités tiennent tant de place, se hissent, s'honorent et se prodiguent. Il faut entrer dans la danse et faire risette. Sinon, on est condamné à rester seul, dans son coin, comme un pauvre homme, un soir de carnaval. Et les bonnes pensées, elles-mêmes, ont un goût de mort.
Travaillons et dormons tranquilles. C'est pour les artistes aussi, pour les artistes surtout, que la parole a été dite : " Dieu reconnaîtra les siens. "
Et puis, au fond, la question n'est pas là,.."
��La Revue Scandinave, à l'occasion des fêtes du Millénaire normand, publie des considérations de M. Georges Brandès sur l'Esprit normand dans la Littérature française :
" Ce que le Normand a dans le sang en tant que poète, c'est le besoin de courir le monde, la soif de l'inconnu, " la fièvre de l'espace, " qui, jusqu'en plein xix* siècle se révèle encore chez d'illustres poètes anglais de descendance normande. Ils ont conservé l'amour de leurs ancêtres pour la mer, pour la vie en bateau ou à dos de cheval, comme Byron, qui lui-même prononçait son nom Birn, le norrois Bjôrn (ours), et Swin- burne, Sveinbjorn en norrois (sanglier), qui trahissait encore ses origines françaises par la passion qu'il témoignait pour la France et pour Victor Hugo....
... Chez Pierre Corneille, nous retrouvons le caractère viril des vieux Normands. Son œuvre forme l'ossature de la poésie
�� �