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NOTES 247

��Le recueil de M. Milosz comprend de longues élégies où parfois l'inspiration s'essouÉBe et où l'alexandrin ne consent à se briser que selon des coupes un peu raides et sommaires. Mais lorsque la période se ramasse, elle peut atteindre à une heureuse ampleur :

Et toi, Silence ami, qui ce soir sur le monde Répands le baume d'or de ta tranquillité Endors-toi doucement dans son cœur agité Ainsi qu'un jeune roi dans la pourpre profonde... Sois doux à ce dormeur ! Et la tâche accomplie Viens me rejoindre au loin sur les monts vaporeux : Nous nous prendrons les mains et sous les deux heureux Nous nous regarderons avec mélancolie.

J. S.

��NIOU, pièce en 3 actes et 9 tableaux de M. Ossip Dymof ; adaptation française de MM. Serge Persky et H. R. Lenor- mand. (Théâtre des Arts).

Les journalistes qui font de la critique dramatique ne se sont guère mis en peine d'ingéniosité pour rééditer contre Ossip Dymof les accusations d'incohérence, d'obscurité et même d'absurdité qui leur viennent naturellement sous la plume en présence d'un ouvrage sur lequel il faudrait quel- ques instants réfléchir. L'opinion de ces gens-là, même juste, ne saurait manquer d'être triviale. Qu'ils blâment ou louent, c'est avec la même pauvreté d'esprit, et pour la mauvaise cause. Et j'enrage aujourd'hui de ne point apercevoir les raisons qui me permettraient d'admirer le drame de Dymof autant que ces messieurs ont affecté de le tenir en mépris. Du moins réservons nous à l'auteur étranger, dont rien ne nous permet de suspecter la sincérité, une critique un peu moins sommaire que le haussement d'épaules ou le ricanement.

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