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NOTES 241

toute peinture ; il prétend seulement justifier une certaine peinture. " Nous savons, dit M. Signac, qu'avec du blanc et du noir on peut faire des chefs-d'œuvre. " Il ne nous faut que cet aveu pour nous mettre à l'aise en face d'une argumenta- tion qui pourrait gêner en nous telle administration légitime, telle pente vers d'autres sources d'émotion que celle qui offre la plus somptueuse luminosité.

Quoi qu'il en soit, il faut lire cette plaquette, fût-ce en raison des citations de Delacroix dont elle éclaire et renforce chacune de ses pages. On peut n'être pas complètement conquis, n'être pas profondément ému par le peintre des Femmes d'Alger, et s'incliner pourtant, vaincu par la lucide générosité de cet esprit et par la force impérieuse de ses raisons. Même parmi les néo-impressionnistes, il en est qui s'approchent de Delacroix, de ses " furies à froid " comme dit Laforgue, avec plus de respectueuse curiosité que d'en- traînement ; mais comment ne reconnaîtraient-ils pas le législateur même de leur art en celui qui disait :

" L'ennemi de toute peinture est le gris. — Bannir toutes couleurs terreuses. — Teintes de vert et de violet mis crii- ment, çà et là, dans le clair, sans les mêler. — Il est bon que les touches ne soient pas matériellement fondues. Elles se fondent naturellement à une distance voulue par la loi sym- pathique qui les a associées. La couleur obtient ainsi plus d'énergie et de fraîcheur. — La tête des deux petits paysans. Celui qui était jaune avait des ombres violettes ; celui qui était le plus sanguin et le plus rouge, des ombres vertes. — Il faut que tous les tons soient outrés. Rubens outré. Titien de même. Véronèse quelquefois gris, parce qu'il cherche trop la vérité. "

On voudrait recopier toutes les citations de M. Signac.

J. S.

�� ��L'ÉCOLE DU DIMANCHE, par Louis Dumur (Mercure

de France).

M. Dumur écrivait, il n'y a pas tout à fait vingt ans : — La

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