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LE LIVRE DE l'ÉGLISE 233

repose une minute pour chercher l'heure, on s'aperçoit qu'il est une heure quelconque — ni midi, ni le soir, ni aucun des grands moments de la journée — une heure sans heure, quoi, qu'on regarde comme un coin de rue où l'on ne doit pas s'arrêter, et on continue, mon ami, on con- tinue î La vapeur siffle, les courroies tremblent, les contremaîtres vont et viennent avec des carnets noirs dans la main...

Simon. — Et la tombe sans fleurs, là-bas, au cimetière ?

Le Pauvre (avec un haussement d'épaules) — Peuh ! Ce n'est pas un pied de fuchsias qui la ressusciterait, hein ? Alors...

Simon. — Oh ! déjà tu ne penses plus à elle !

Le Pauvre. — Il faut avoir des loisirs pour penser aux morts. Moi, je n'ai pas le temps, j'ai trop faim.

(// se retourne et fait un pas comme pour sortir. Simon le retient)

Simon. — Reste donc ! Tout à l'heure tu man- geras.

Le Pauvre. — Que veux-tu }

Simon. — Chut ! {Il levé le doigt pour faire signe d'écouter ; par la fenêtre ouverte on entend des cloches^ et il les nomme l'une après l'autre) L'église de la Chapelle ; le couvent d'Eprevilliers ; ah, le mo- nastère Saint Damien.

Le Père Supérieur. — C'est le salut qui sonne.

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