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LA MERE ET L ENFANT 2O5

qui contient " l'histoire vraie " de l'épisode du saint-bois, et que l'édition majeure n'a pas reproduit, Philippe l'ayant très heureusement remplacé par des pages où il traite plus librement ses souvenirs. ^ Dans les chapitres V et VII il y a de très beaux morceaux ; mais justement ce sont des " morceaux, " des paraphrases sur des thèmes chers à Philippe, et qu'il a tous repris plus tard : par exemple, dans le chap. V, le thème de la " petite ville, " développé dans un article de rEnclos et dans les nouvelles du Matin ; ou encore le thème des " chevaux de bois, " d'où est sorti un admirable chapitre de Charles Blan- chard. Des fragments de ta Mère et rEnfant qu'il avait abandonnés, Philipf>e a tiré, comme d'un tas de décombres, quelques blocs d'un joli grain qu'il a replacés, mieux dégrossis, dans ses ouvrages ultérieurs : qu'en peut- on conclure, sinon que dans sa pensée l'abandon était définitif r — D'autres épisodes ont été laissés de côté parce qu'ils avaient un caractère trop personnel, trop peu typique : c'est, par exemple, au chap. V, le portrait de M. Chevrier, instituteur à Cérilly, que j'ai très bien connu, qui vit peut-être encore et qui s'appelle bel et bien Chevrier ; ou encore, au chap. VII, l'épisode du pion dramaturge, que Philippe a fait entrer tout vivant dans son récit, en précisant qu'il était venu de Grenoble à Montluçon, et en donnant même les titres authentiques de ses piteux essais littéraires. Le jour où Philippe a voulu dresser un " pion " bien solide sur ses jambes, il a renoncé à l'art naïf du photographe, et, en réunissant, en groupant des traits empruntés à ce pauvre hère de Montluçon, au " Chien " de Moulins dont j'ai parlé dans Ed. majeure, p. 59-64.

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