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MÉTAMORPHOSE


L’Ennui solitaire
Qui toujours n’a plus rien à faire
Tombe, s’aplatit et s’endort
Pour se désencombrer de tout son corps.

Il s’éveille en sursaut, les yeux hagards.
Se retrouve dans le brouillard
Où va s’éteindre son regard.
C’est l’Ennui jugeant la durée des heures
Lentement, progressivement, sans le vouloir !
Au fond d’un silence intérieur.

Ainsi lorsque le doute a corrompu l’espoir
Lorsque l’indifférence a corrompu le doute,
Rancuneux et penaud l’Ennui s’encroûte.

Ah ! s’il pouvait… étreindre son passé ! ah ! s’il songeait !
Son amour idolâtre et ses vices fiévreux
N’ont plus de souvenirs, seulement des déchets :
Une rose pourrie, un flacon poussiéreux.
Depuis longtemps sa mémoire se desséchait.

Alors il connaîtra la luxure réagissante
Qu’aussitôt il invente !
Allumant sa pensée, allumant un mensonge.
Ecoutant sous son crâne un chaud bourdonnement de honte…