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NOTES 153

auquel ont collaboré M"" Colette Willy, MM. André Lafon, Fagus, Tancrède de Visan, etc. Nous détachons pour nos lecteurs le début d'une prose charmante d'Edmond Pilon :

" Tandis que je déploie cette vieille carte toute jaunie de l'Inde et de la Chine dressée, il y a plus de cent ans, par Guillaume de l'Isle et où se voient Ceylan, les Etats du Grand Mogol, les îles Moluques ou de l'Epicerie, mes regards se posent sur les portraits de Pierre PoivTC, du capitaine Cook et sur le tien, Francis Jammes.

Dans les yeux de Pierre PoivTc, animés de la bonhomie d'un sourire, m'apparaissent les palmiers et les muscadiers, je vois les bambous et, sous les feuillages, une négresse qui passe, drapée de blanc et coififée d'un madras orange ;

Dans les yeux de Cook, ce sont les archipels du Pacifique et c'est Taïti en fleurs que je de\-ine ;

Mais, dans les tiens, ô Francis Jammes, mon ami comme Cook et mon ami comme Poivre, je vois les Antilles... "

On trouve dans le même numéro un fragment inédit du chant quatrième des Géorgiques Chrétiennes.

On se rappelle les Petits Poèmes de M. Tristan Derème, mélange d'humour et de tendresse imprévu et charmant. La Phalange en publie une nouvelle série. Citons Œil de Rat :

Un visage, une phrase, un merle, ce fruit d'if Jaune, fai tout aimé d'un amour maladif. Car en tout je trouvais la marque du mystère Universel ; et sous les branches, solitaire Dans Therbe et la chaleur que de fois fai compté Les anneaux éclatants des guêpes de Tété. L'ombre émouvante est dans les choses minuscules Et je me tais pour écouter aux crépuscules Les grillons dont la voix déferle comme un flot Et renaît et se brise, et dans Toeil dun mulot Ainsi que dans la mer où se perdent les voiles, Se reflètent F azur, la lune et les étoiles.

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