Page:NRF 6.djvu/157

Cette page n’a pas encore été corrigée

NOTES 151

les conclusions sociales et religieuses. Encore plus que Mere- dith, il fait manœu\Ter ses personnages du point de vue de l'intelligence, mais en s'interdisant tout l3rrisme, toute épi- gramme, en subtilisant moins sur les manières que sur les pensées. Son stj'le est déconcertant avec ses incessants détours ses sous-entendus, ses abstractions et ses métaphores. James s'est jugé lui-même quand il a écrit que " la multiplication des touches dans ses romans — le pointillage, dirions-nous, familier à l'auteur — produisait parfois plus de vie que le sujet n'en requiert "'.

La manière de James est, en définition, fort éloignée de la nôtre. Les plus fins analystes, parmi nos romanciers, gardent l'instinct dramatique, le goût des péripéties et de l'action. Cette recherche des faits de conscience aux dépens des gestes, cette casuistique morale qui à Tintrigue substitue la recherche des motifs et des mobiles, cette disette d imagination sensuelle, tant de passion latente tournée en pure curiosité, tout cela nous rend James étranger.

�� ��La Revue du Temps présent avait ouvert une enquête sur

" l'orientation de la peinture moderne ". De la réponse de M. Maurice Denis, détachons les lignes sui\'antes, où nous trouvons l'accent d'une certitude si ferme :

"...Je veux, nous voulons de l'ordre. Nous le cherchons dans l'exemple du passé, mais sans rien sacrifier de notre sensibilité d'aujourd'hui. Nous croyons que la tradition continue...

C'est de l'Impressionnisme et du Symbolisme, c'est de toutes les théories de décadence et des expériences les plus osées de l'art décoratif récent, que je vois naître les possibi- lités de st>ie qu'une jeunesse ignorante et encore romantique s' efforce de réaliser. Par Cézanne et par Gauguin, cette jeu- nesse s'oriente, parmi le tumulte et le gâchis, vers un art rationnel et vers la vérité classique. Ai-je pris pour la réalité mon rêve et mon désir ? Mais plutôt j'exprime ici la volonté de ma vie. "

�� �