mépris des accents et des arrêts du sens. N’importe ! le poète aura suffisamment prouvé la qualité de son intention première ; il ne veut plus de sacrifice ! Dans cette forme barbare et naïve, tranchant sur elle, voici tout son luxe ressuscité.
Lisez en petit texte, entre les scènes, les indications de décors et de mouvements : débordent-elles assez de romantisme ! Mesurez la longueur des strophes ! Étonnez-vous du foisonnement des images ! Et même, admirez en passant quelques strophes nettes et sonores, point indignes de Signoret ! — Vous pouvez contester à l’auteur tous ses autres dons, non point son luxe. Son luxe aura vaincu ici une naïveté factice… Mais que devient dans tout cela l’esprit chrétien ?
J’entends M. d’Annunzio répondre que, par tempérament, il appartient à cette Église triomphante pour laquelle il n’est pas de trop riches offrandes, et que ce luxe convenait à l’exaltation du martyr-chevalier, qui succomba sous les flèches de sa cohorte ; le mystère est chrétien d’esprit, malgré les contradictions de la forme. — Examinons l’esprit du Martyre de St-Sébastien.
Marc et Marcellin sont liés au poteau ; leur mère, leurs sœurs, leur vieux père les supplient d’abjurer le Christ. Ils vont céder, quand le chef des archers, proclamant la foi qu’il tenait secrète, les exhorte au martyre auquel ils sont voués, eux,