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132 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

ques traits profonds ; il y a là, doué de vie, aigu, subtil suivi pas à pas dans sa tragique formation, le caractère de Catherine, et cela suffirait à faire honneur au dramaturge. Mais, au miheu de ses " créatures ", quelle femme est au juste Diane ? M. de Faramond nous répond : la Beauté, symbole de la Renaissance. Et soit ! nous ne pouvons lui en vouloir d'une conception qui, en somme, résume l'époque, d'autant qu'il nous a épargné ce débordement d'esthétisme dont Diane chez tel autre eiit été le prétexte — je songe encore à M. d'Annunzio. Mais comment, trois actes durant, faire tenir la scène à un personnage dont tout le caractère est d'être belle ? Mais le rôle de la Beauté, quelle femme, et la plus belle des femmes, oserait s'employer et réussirait à le soutenir? Une telle fiction, acceptable dans un poème va s'écrouler sur le théâtre : nous pouvons l'imaginer, non la voir. Je sais bien que l'auteur a prêté à Diane non pas seulement une forme, mais un certain nombre de traits moraux. En vain. On les sent secondaires, ajoutés, adventices ; ils ne composent pas un être, d'autant que leur diversité contraste avec l'unité plastique du symbole. Il eût fallu que Diane demeurât, ou bien "invisible et présente ", ou muette et nue comme un marbre. Ces remarques ne doivent pas diminuer l'estime que mérite de retenir le nouveau drame de M. Maurice de Faramond ; il est par instants admirable ; l'ample fresque historique que compose le premier acte ; les dialogues pressés et riches de sens du second ; quelques caractères ; la langue enfin d'une recherche si fluide, d'un parti-pris poétique si juste, en voilà plus ici que nous n'en avons rencontré dans une pièce historique depuis longtemps.

H. G.

��LE CHAGRIN DANS LE PALAIS DE HAN, par M. Louis Laloy d'après Ma-Tcheu-Yen. Décors et costumes de M. René Pioi (Théâtre des Arts).

Nous avons laissé nous conduire par la main, le guide insi-

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