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NOTES 8 8 I

d'ordre descriptif, tels d'ordre psychologique, mais ceux-ci même savoureux, sans ombre d'abstraction. M. Montfort pos- sède, de toute évidence, un talent méditerranéen, et qui n'éclôt bien qu'au soleil. Que ne renouvelle-t-il notre roman d'aventures ?

— Je n'ai rien dit de la conclusion du livre; je la juge assez regrettable, encore que le tempérament de M. Montfort l'ex- plique assez. Il y déplore la délatinisation de la France, qu'il appelle grossièreté. Ne prône-t-il pas ailleurs l'union féconde, des races latines ? Outre qu'on ne voit pas ce que la France y peut gagner, il importe de la distraire de ce dangereux et faux classement. Une culture latine pure, un idéal latin, me semblent aujourd'hui un aussi grand péril pour nous que la kultur germanique. Notre propre génie n'aura pas surmonté le génie latin pour se remettre à son école. Il y a une culture française à enrichir de tout, à sauvegarder contre tous. — Ne nous tour- nons pas trop vers la Méditerranée; elle n'a pour notre nature que trop d'attraits,nous ne possédons pas le fonds slavo-saxon de Nietzsche : nous serions trop vite gagnés.

H. G.

��AIME PACHE, PEINTRE VAUDOIS, par C. F. Ramuz. (A. Fayard).

Je ne raconterai point la prodigieuse histoire de Jean-Luc persécuté. Non que le résumé complet n'en puisse tenir en douze ou quinze lignes, mais parce que — quinze ou quinze cents lignes, — nul compte-rendu ne donnerait une image suffisante de ce li\Te où chaque mot pèse. Loin de moi l'idée de le découvrir, deux ans après son apparition ! Mais je sais que plusieurs de nos meilleurs esprits aujourd'hui l'ignorent. Que, sur la foi de ce li\Te, — mais je me trompe peut-être ? on n'ait pas encore rangé M. Ramuz parmi les rénovateurs possibles du roman contemporain, n'est point fait pour nous étonner. Je trouverais, dans Jean-Luc, plus que des indications sur le roman lyrique, le seul possible comme renouvellement,

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