Page:NRF 5.djvu/884

Cette page n’a pas encore été corrigée

878 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Et pour des rustres qui supputent Combien nos troncs feront de bûches.

Autant donc rentrer dans la ville ! et voici " les petites gens " et leur vie " toujours la même. "

De gros typos en blouse noire Entre le bistro et la casse Une bouteille à la main Font la navette.

Les boueux, serviteurs-électeurs Du bruit flasque de leurs poubelles S'envoient sur l'asphalte mat Des ordures et des injures.

Et le petit tapissier brun

Loustic, logique, raisonneur et malin

Qui, dans une toilette de lustrine,

Porte ses outils et ses clous,

En sifflotant s'en va, comme de coutume

Faire sans conscience, sa tâche d'aujourd'hui.

Voici " l'élite ", les étudiantes, les " dames " au cours de M. Bergson, les intellectuels des " petites revues ", les " jouis- seurs ", les " chauffeurs ", tous les " viveurs " modernes, indif- férents à l'inquiétude du prophète qui, à travers le monde, cherche Dieu. Car c'est l'excuse de cette amertume: un but lointain et décevant !

Je ne te nommerai pas Il faudrait te donner ce nom actif Usé par tant de bouches imbéciles. Je ne crois pas en toi et tout mon corps te sent Toi qui vibrais devant les pieds brûlants de mon cheval Dans le désert, près des murs de grès rose, calcinés comme un feu d'étape.

�� �