Page:NRF 5.djvu/873

Cette page n’a pas encore été corrigée

HAUTES ET BASSES CLASSES EN ITALIE 867

mot depuis dix-huit jours. Je n'aime pas le vieil homme par qui vous avez envoyé vos lettres : il demandait tou- jours à voir mon oncle, et pourtant je lui avais donné un étui à aiguilles et un morceau de toile cirée. Je préfère Geppone ; car, bien qu'il eût refusé de vous porter une fleur de la gaggia en échange de vingt baisers, il portera du moins cette lettre pour un seul baiser que je lui don- nerai dimanche prochain.

Ce jour-là je dois être confirmée par l'évêque, qui finira toute la confirmation le Dimanche suivant, ou lui-même, bien par l'intermédiaire du Priore.

Il pleut tout le temps ; pas moyen de sortir. Je reste enfermée dans ma chambre à coucher, et je ne vois rien que la pluie dehors, et, sur les murs, ces trois saints en pantalons rouges et manteaux bleus, avec la barbe et le corps jaunes. Ayez pitié de Serena !

M. Talboys à Serena Bruchi.

Ma chère Serena

Vous me rappelez à la vie, voxis me rendez le désir de vivre. Croyez-moi, ma douce Serena, mon amour n'a jamais changé. Le ruisseau et le torrent peuvent grandir ou diminuer, mais l'océan garde toujours immuable l'im- mense domaine de ses eaux.

Donc, votre mère et votre oncle se sont joués de nous ; il faut que je le dise, et c'est la seule façon dont je puisse vous offenser. Je ne ferai pas visite à votre famille : je n'en pourrais faire qu'une seule. Il ont été assez polis pour ne pas me renvoyer ma dernière lettre ; et peut-être daigneront-ils même y répondre ?

�� �