852 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
Et que ses doigts lissent mon aile en désordre,
Et que son sein m'invite à calmer ma frayeur ; —
Pourtant, si audacieux est mon caprice,
Que je lutte pour me rapprocher.
J'entends la palpitation de son sein.
Et pourtant je veux être plus près encore !
Je crie, mais que ma voix est faible !
Où fuit-elle, quand le cœur déborde ? —
Dis-moi, vain mortel, quand boiras-tu
La rosée parfumée de la rose vivante ?
Quand t'ébattras-tu dans ses cheveux ?
Et rêveras-tu de nids, et de nicher là ?
Alors tu pourras triompher, et oublier
L'insolent petit favori gazouilleur."
Le Révérend William Alder à M. Talboys. Mon cher Talboys
Aussitôt votre lettre reçue, je me suis rendu chez votre père, qui m'accueillit avec sa bonté et sa cordialité habi- tuelles. Il savait que vous aviez promis à votre vieux maître de lui confier tout projet qui pourrait concerner votre futur bonheur.
Il y a peu d'hommes, mon cher Talboys, qui sentent et pensent à la fois profondément. Vous êtes de ce petit nombre. Avec votre père, nous avons comparé les lettres que vous nous avez écrites dans la même circonstance.
A sa place, j'aurais désapprouvé votre attachement avec plus de force encore que son bon cœur ne lui a permis de le faire. Vraiment, je m'y serais opposé. C'est en vain que vous me dites que, si la beauté de la jeune fille vous a
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