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sortes de profitables courbatures cérébrales. Elles pensent donner à leurs enfants les mêmes avantages sans le long et fatigant détour de l'instruction classique. Elles ont pour leur fils la phobie de l'effort. Et ici la Sorbonne n'est pas la première responsable, nous le voyons bien ; mais si, au lieu de combattre cette étroite et irréfléchie croyance des familles, elle l'encourage, comme elle l'a fait par toutes ses dernières réformes, si elle incline dans le sens d'une pernicieuse faiblesse, elle manque à sa mission qui est de sauvegarder la culture.
L'éducation classique, c'est donc essentiellement un appren- tissage de ïeffori, une culture intensive de Vattention. Le bénéfice en demeure toute la vie à ceux qui ont subi sa discipline. Ils y ont pris l'habitude de la netteté intellec- tuelle Nul progrès ne se fait dans le monde sans le
secours d'un esprit réfléchi, soudainement sollicité par un étonneraent nouveau..." (pp. 148-150).
"...Quant à parlerde dilettantisme, c'est là un simple procédé de polémique. Le dilettantisme est une maladie de la volonté, une impuissance pratique à se fixer, et une impuissance aussi à croire, croire étant, pour l'intelligence, une manière de se fixer. Elle atteignit une génération humiliée par la défaite, et qui cherchait, dans l'élégante fantaisie idéologique d'un Renan, une sorte de revanche de l'Esprit vaincu contre la force triomphante. Elle fait horreur aux jeunes gens d'aujourd'hui, et précisément dans le temps même où renaît et s'affirme, dans toutes les régions intellectuelles, la foi en la culture classique. Confondre le dilettantisme avec la culture classique, cette discipline de l'effort, c'est vraiment commettre un contre-sens grossier." (pp. 160- 161).
Agathon : L'Esprit de la Nouvelle Sorbonne.
��L'ÉCOLE DES INDIFFERENTS, par M. Jean Giraudoux (Grasset.)
Si "ce n'est pas avec les événements qu'on fait les souve-
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